LE ‘’TUC’’ ET LA CHAPELLE DE BENARRUCQ
A deux kilomètres de Pouillon, route de Dax, tournez à droite, vous découvrirez alors, située sur un promontoire, la chapelle de Bénarrucq.
A égale distance des clochers des églises de BENESSE LES DAX, GAAS ET POUILLON, la colline de Bénarrucq est un rendez-vous traditionnel des communautés de ces trois villages.
D’après certain érudits, le nom de ce site est en rapport avec le vent qui y souffle généreusement toute l’année (« ben ») et l ‘ajonc épineux (« arrucq’’), qui pousse naturellement sur ce sol argileux-caillouteux (le ‘’greb’’) et que l’on récoltait pour servir de litière au bétail.
Dans le cadre de ses recherches, le naturaliste et géologue Jean-François de Borda d’Oro
(1716 – 1804) – lieutenant-général de la Sénéchaussée de Dax – recueille des pierres et des fossiles, dans divers sites de la région dacquoise.
La colline de Bénarrucq est un de ses terrains de recherches. Il a la conviction que les nombreux silex qu’il y recueille sont des outils fabriqués par les hommes préhistoriques.
Dans ses nombreuses publications figurent des mémoires sur les silex taillés.
Jean-François de Borda d’Oro rassemble, dans sa collection dacquoise, un ensemble de milliers de roches et fossiles.
Cette collection deviendra en 1807 le Musée de Borda.
Dans l’actuel Musée de Borda, on peut toujours admirer les outils mis à jour sur le ‘’Tuc’’ de Bénarrucq.
Curé de Pouillon de 1821 à 1844, l’abbé Sempé a une dévotion toute particulière pour la
Sainte-Famille. Sur un terrain mis à sa disposition par la Famille d’Abadie de De Barreau – longtemps installée au Château de Garanx situé près des étangs du même nom - il dote sa paroisse de la chapelle, consacrée en 1840 aux Sacrés-Cœurs de la Sainte-Famille, dévotion qui n’existe, paraît-il, nulle part ailleurs.
La représentation des trois Cœurs de Jésus, Marie et Joseph dominent la voûte de cet oratoire.
Longtemps, la cloche de la Chapelle a sonné l ’Angélus chaque jour et annoncé au voisinage les évènements heureux et les deuils.
Suivant une tradition bien établie, on y célébrait la messe pour la Saint-Joseph, au moment des Rogations et pour la Saint Michel.
Et le troisième dimanche d’octobre, les paroissiens de Bénesse lès Dax, Gaas et Pouillon s’y rendaient en pèlerinage.
Au cours des Seventies, sous l’impulsion du Chanoine Charles Brèthes Curé de Pouillon, un infatigable bâtisseur et de Pierre Décla, l’intérieur de la Chapelle de Bénarrucq fatigué par les ans et l’humidité, retrouva un air de jeunesse :
- mise à nu et jointage de la pierre des murs
- rénovation du mobilier
- ouverture d’un chemin carrossable pour accéder au sommet de la colline
- installation d’un autel extérieur, abrité de l’ancien clocheton de l’église Saint Martin
Le tout couronnée par un très beau groupe en chêne sculpté, représentant la Sainte-Famille, créé par l’artiste navarrais de Tudela Antonio Loperena.
Grosse frayeur quand la tempête Klaus a déraciné en 2009 les grands pins qui entouraient la chapelle. L’un d’entre-eux a écrasé une partie du toit. Le bâtiment a été restauré par la commune et des plantations permettent de reconstituer le cadre naturel.
Chaque automne, un rendez-vous sur le Tuc de Bénarrucq est devenu incontournable :
le premier samedi du mois d’octobre, la Marche des Vignerons au profit de la Ligue contre le Cancer rassemble des centaines de piétons.
Et le lendemain, nouveau rassemblement incontournable : la Messe des Vendanges célébrée
à 11 heures avec dégustation du Bourret.